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Oui, je parle Platt !
Yo, Eich schwätze Platt !
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Oui, je parle Platt !
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De Schnuer

Si vous entendez dans la zone du francique mosellan une personne dire « mein Schnuer hat scheen blond Hoahr ùn blou Auen » ne pensez pas qu’il délire en attribuant de beaux cheveux blonds et des yeux bleus à une vulgaire ficelle ! Il parle de sa bru (ou belle-fille). Le mot Schnuer (prononcé « chnoua » à la française) a  deux sens : ficelle et bru qui tous deux ont une origine indo-européenne. Il faut savoir en outre que les puristes trouveront une différence de prononciation entre les deux mots. En effet le « u » de la bru est plus long que celui de la ficelle.  Mais il faut vraiment avoir l’oreille !

Le Schnuer/ficelle vient de la racine « sné » signifiant « coudre », « tisser », il donnera en vieux haut Allemand « snuor ». 

Le Schnuer/bru provient de  « snusos » (attestée en vieux grec) sans doute issu du mot indo-européen « sunu » (Sohn en allemand, fils en français). « Snusos » transformé en « snurus » aboutira en latin populaire à « nurus ». En provençal du Sud-Ouest de la France, la bru se dit « nora ». Avant d’aboutir au francique « Schnuer », le mot est passé par « snura » en vieux haut allemand et par « smuor » en moyen haut allemand. 

Le dictionnaire étymologique allemand « Woher » de 1930 accole au mot « Schnur » avec le sens de « Sohnsfrau » une petite croix mortuaire. Ce qui signifie que le mot est mort dans la langue allemande. Il aurait fallu dire à l’époque au docteur Ernst Wasserzieher, auteur de ce dictionnaire, que dans la zone où l’on parle le francique mosellan (et le luxembourgeois) il est d’usage courant, alors que le francique rhénan, à l’instar du hochdeutsch utilisera le mot « Sohnsfrau ». Le mot « Schnuer » n’a rien de péjoratif, même si dans la bouche de la « Schwiermammen » (la belle-mère), le mot sonne quelquefois comme un coup de fouet et a moins de douceur dans ses sonorités que « Sohnsfrau » ! D’ailleurs, en faisant un jeu de mot entre Schnuer/ficelle et Schnuer/bru, un adage populaire dit : « En Schnuer és keen Band » (mot à mot : une bru n’est pas un lien), autrement dit une bru ne se considère pas liée à la famille. Un autre proverbe, cité par Follmann dans son  « Wörterbuch der deutsch-Lothringischen Mundarten », le prouve bien : «et és kéin Schwiermutter der Schnuer hold, un wär se ven Gold » (entendu à Varsberg) : aucune belle-mère n’est aimable aux yeux de sa bru, même si elle est en or.

Paradoxe de l’évolution linguistique, le « Schnuer » à consonances bien germaniques possède une origine plutôt latine (snurus, nurus) alors que la « bru » à consonances latines est, selon les étymologistes, d’origine gotique préhistorique (« brudis, brups »), après être passé, il est vrai par le bas latin « brutis ».

Pour terminer ce chapitre sur la « Schnuer » que l’on associe immanquablement à la « Schwiermammen » et de manière pas forcément aimable, méditons ce proverbe du Pays de Nied plein de sagesse : « et sollen nét meh Fraaleit ém Haus sénn wéi Backowenlächer » (Il ne faudrait pas qu’il y ait plus de femmes dans la maison que d’ouvertures dans le four à pain) et soyons sûrs qu’au minimum les conflits domestiques entre Schnuer et Schwiermama seront résolus !

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